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Le Yoga et la flèche du temps...



Le Yoga et la flèche du temps,

Conférence donnée par Jaya Yogācārya le 21 dec 2012

Après la dernière séance de méditation, nous avons visionné un film de vulgarisation scientifique commenté par le physicien américain Brian Greene, connu pour être un des spécialistes mondiaux de la théorie quantique des cordes, et qui a publié quelques ouvrages référencés. Son livre " La magie du cosmos " de 2004, aborde la nature de l’espace, du temps et de l’univers et le film qui en est inspiré, pose l’éternelle problématique de la notion du temps.

Je citerai quelques extraits de ce film pour appuyer ma démonstration.
Dès le début du film, le postulat posé est le suivant :
" Il apparaît que notre perception de l’univers soit fausse car derrière la réalité quotidienne existerait un monde fascinant."
La physique tient à la fois un discours affirmatif et relatif et reste susceptible d’être remise en question par le sujet du temps lui-même qu’elle étudie .

  Ne dit-on pas que " Le temps donne raison "

Lorsque nous écoutons l’exposé de Brian Greene, nous constatons qu’il y a de moins en moins, au fil de l’évolution des connaissances, de contradictions avec les vérités affirmées par les sagesses spirituelles, voire orientales. C’est plus particulièrement dans le yoga que ces similitudes se vérifient. En effet, parallèlement aux Darśana दर्शन, les points de vue philosophiques indiens voir Darśana, le yoga est un système pratique d’intégration de l’être humain dans l’univers auquel il appartient. Toute la science du yoga va être de développer les outils mis à sa disposition, tels ceux de la perception, de la réflexion, de l’émotion, des facultés physiques et psychiques, ainsi que les connaissances spirituelles.
Tout cela ne sera validé par le pratiquant que par un résultat quantifiable de perfectionnement, fruit de l’expérience énergétique directe.

La physique quant à elle, va vérifier ses propres hypothèses en mettant en scène des situations extrêmes du cosmos, tels que les trous noirs, le big-bang, en passant par le cœur même de la matière. Son constat remet en question le monde perceptible par nos sens en suggérant que cela n’est peut-être qu’un mirage, malgré la familiarité. Si le physicien ne fait qu’un constat amusé de nos erreurs millénaires, l’illusion du monde phénoménal et notre identification à ce dernier est un très vieux concept yoguique qui sous-tend la notion d’ Avidya अविद्य et de Duḥkha दुःख - Ignorance et souffrance.

La physique reste théorique mais elle s’occupe d’identifier ce qui constitue la nature manifestée, à savoir la Prakṛti प्रकृति du yoga. Passer de la perception désuète d’un monde à particule insécable et fini, à une infinité de " multi-univers ", voilà un saut quantitatif et qualitatif insoupçonnable de la pensée contemporaine. Cependant, elle n’est pas étrangère à la profondeur infinie de la connaissance intuitive méditative. En ce qui concerne la notion du temps, voilà un sujet délicat qui nous concerne tous de façon très intime, le temps gouvernant notre vie.

" De tous temps ", le temps nous est toujours apparu comme un processus fait d’un passé, d’un présent et d’un futur.

Dans les yogas sutras de Patañjali पतञ्जलि), le 12e sutra du 4e chapitre, Kaivalya Pāda कैवल्य पाद,, nous dit ceci.

" Atîtânâgatam svarûpato asty adhvabhedât-dharmânâm "

Atîta = passé
Anâgatam =f utur
Svarûpatah = forme essentielle
Asti = existe
Adhvabhedât dharmàânàâm = propriétés inhérentes du dharma

Ce qui veut dire :
" Le passé et l’avenir existent sous leur propre forme par la différence des voies ".
Passé, présent et futur ne sont pas contaminés ou amalgamés, ils ne sont ni mélangés, ni perdus, nous dit Patañjali. Leur forme essentielle et leur identité ne se perdent pas et les gens qui sont capables d’entrer dans l’avenir du temps s’appellent des prophètes. Ils annoncent ce qui va arriver. On dit donc dans ce sutra, que le monde du temps, sous forme du passé et du futur, peut être considéré comme distinct.
Quant à la description de la forme essentielle du temps, il y a deux voies.
Celle du déterminisme, et celle du libre-arbitre.

 Le déterminisme ressemble à un film qui est projeté sur l’écran. Il projettera seulement ce qu’ il y a sur le film et rien d’autre.

 L’autre sentier du libre-arbitre affirme que bien des événements peuvent être changés selon notre vœu.
Selon le yoga, tout évènement préexiste absolument dans le temps et l’espace. Si on reste dans la pensée déterministe, l’avenir devient présent et le présent devient passé. Il n’y a rien à changer parce qu’on ne peut changer ce sur quoi on n’a pas de prise. La vision du yoga confirme que l’avenir devient le présent et le présent devient passé, mais un changement s’opère à tout instant, parce que nous avons la capacité de le changer.

Le sage connaît le secret du monde temporel.

Que nous dit Brian Greene ?

Ce dernier pose déjà le problème du début et de la fin du temps, du moins de leurs éventuelles existences. D’où vient-il ?
" Le temps semble perpétuellement s’écouler d’un moment à l’autre et le flux du temps semble toujours aller dans la même direction, vers le futur. Mais ce n’est peut-être pas vrai. Le temps ne s’écoule qu’en fonction de notre ressenti quotidien, mais il ne s’écoule peut-être pas du tout. Ainsi la science corrobore le sage en disant que le passé n’a peut-être pas disparu et que le futur existe peut-être déjà. Selon la théorie quantique, le temps peut accélérer ou ralentir. Vouloir le définir comme un objet, c’est lui attribuer des qualificatifs qui nous ramènent toujours à ce qu’il est ! ".
" Le temps file... on perd le temps... on gagne du temps... etc. "

Impossible de décrire vraiment un processus que nous connaissons malgré tout intimement dans nos cellules ou notre être profond.
Les hommes ont donc tenté de mesurer le temps et en fonction de l’échelle de comptage du temps et de l’époque, nous sommes passés du temps "séquentiel" par la rotation de la terre sur elle même, aux heures, minutes, pour arriver à la plus petite mesure d’unité du temps qui est aujourd’hui l’atome de césium, un métal rare. La fréquence de pulsations de cet atome est la garante du temps officiel aujourd’hui dans le monde. Ce nombre impressionnant de pulsations étant de 9 milliards et des poussières à la seconde. Cela semble toutefois dérisoire de vouloir trouver le sens du temps dans une infinité sécable. L’atome de césium ne pourra libérer cette information qu’à la condition d’être bombardé d’énergie.

L’énergie reste toujours la porte qui amène la connaissance.

Dans cette quête de l’infiniment petit qui ne peut-être dissociée de celle de l’infiniment grand, la physique quantique comme l’astrophysique laissent place à des notions vertigineuses d’un système espace-temps.

" Représentation graphique du système espace-temps "

Le " Kalpa कल्प ", dans la cosmogonie hindoue est une unité de temps obéissant elle à ces dimensions. On dit qu’un kalpa est l’unité de temps nécessaire à un sage pour éroder avec un mouchoir de soie, la plus haute des montagnes. Le danseur cosmique, Śiva Naṭarāja नटराज (शिव, détruit pour la énième fois, le monde des hommes lorsque celui-ci devient trop chaotique et le plonge dans un cycle de "néant" devant durer des milliers de kalpa. Le regard de la vision spirituelle n’était déjà pas étranger à ces dimensions astronomiques.

Malgré l’incroyable précision des horloges d’aujourd’hui, le temps reste toujours hors de portée.

" Einstein découvre alors que le temps ne s’écoule pas forcément pour tout le monde de la même façon, bousculant définitivement la conception Newtonienne et linéaire du temps.
Il affirma que le temps n’est pas une donnée universelle mais une expérience individuelle, et que le temps entretient une connexion cachée avec l’espace. Il y a donc un lien profond entre le mouvement dans l’espace et l’écoulement du temps. Plus on a de l’un, moins on a de l’autre.
Si nous restons immobiles, nous avançons dans le temps, si nous bougeons dans l’espace, notre temps s’écoule moins vite.

" Est-ce à dire que le yogi immobile gère mieux le temps ? "
Le déplacement dans l’espace affecte donc l’écoulement du temps.
Cela ne peut se vérifier bien sûr à cause de la vitesse réduite à laquelle nous évoluons sur terre. Ici, sur notre planète, l’impact du temps et de l’espace entre eux est si faible qu’on ne le voit pas. L’espace et le temps ne peuvent donc être considérés comme deux choses distinctes, et forme selon la science, l’espace-temps. Sa définition est celle d’une structure quadridimensionnelle, qui montre que notre perception du passé et du futur n’est probablement qu’une illusion. Notre perception habituelle d’un flux continu pourrait très bien être une représentation de moments successifs. Tout ce qui se produit peut être alors considéré comme le déploiement d’un moment puis d’un autre, puis d’un autre. Si on représente tous ces moments successifs, on peut donc voir tout ce qui s’est produit depuis l’origine de l’univers et tout ce qui se produira. Tous les emplacements dans l’espace et tous les moments dans le temps sont alors représentés. Ce qui finalement présente le concept de maintenant, comme étant un ensemble de choses qui sont en train de se produire maintenant, là et ailleurs, dans des endroits différents de l’univers. "

C’est cela qui forme notre perception intuitive de maintenant.

" Mais les tranches de maintenant ne seront pas les mêmes pour deux observateurs placés dans une même tranche d’espace-temps, si l’un des observateurs est en mouvement, la logique du maintenant ne peut-être vraie. Le mouvement affectant l’écoulement du temps, quelqu’un qui bouge n’aura pas la même conception du maintenant. Autrement dit, si, sur une très grande échelle d’espace, telle que celle faite de plusieurs années lumières, quelqu’un bouge dans le même moment que quelqu’un assis sur terre, tous deux ne partageront pas forcément les mêmes événements dans le temps, et pourront vivre selon l’angle de leur déplacement, des évènements d’un passé ou d’un futur.

" Est-ce à dire qu’une petite distance de quelques milliers de kilomètres sur terre entre vous et un proche, affecte votre perception du moment présent ? "

Autrement dit, le passé serait aussi réel que le présent et le futur et ils existeraient tous. "

Je voudrais là, revenir sur le fondement même de la connaissance du yoga et des grands principes philosophiques qui vont de pair avec lui. Tout le fondement de la connaissance du Soi tient compte d’un système Prakṛti प्रकृति-Puruṣa पुरुष ou Śiva शिव-Śakti शक्ति, pareil à un axe de conscience vertical allant soit vers l’évolution, soit vers l’involution. Le but est de connaître la réalité du monde et du Soi, par l’expansion de la conscience, qui peut glisser vers sa manifestation, ou vers son germe initial dont elle est issue. Les deux pôles sont d’origine divine, c’est à dire relevant de l’absolu inqualifiable sans autre connotation.. Dans le processus de l’involution, la connaissance va s’appuyer sur un ensemble de pratiques visant l’immobilité et l’intériorité en vue de connaître le centre, le noyau, là où la conscience est ramassée et compacte. Mais la notion d’expansion et de développement fait aussi partie du travail de connaissance des champs de l’univers par l’expansion et le perfectionnement des outils. Ainsi, l’optimisation des possibilités physiques, le contrôle de l’oxydation et du vieillissement cellulaire, l’expansion des organes des sens dans des perceptions psychiques, le développement des pouvoirs psychiques de clairvoyance, télépathie, synchronisation, téléportation, par le biais du mental et des techniques de dissolutions de la matière, participent de cette approche du temps et de l’espace.
D’ailleurs le principe de téléportation, tel que la science puisse l’appréhender dans un futur très lointain, est un phénomène connu par les sages dans l’espace du mental. L’on voit d’ailleurs que le propos scientifique passe par la Prakṛti et non par le Puruṣa.

" Le passé n’ayant donc pas disparu et le futur n’étant pas dans le non-existant, tout comme on envisage l’espace comme étant plein d’endroits existants quelque part, l’ensemble du temps existe lui aussi quelque part. Tout ce qui est déjà arrivé et tout ce qui arrivera un jour, existent déjà "

Einstein disait que " Le temps est une illusion persistante "

Cette problématique de la persistance de nos agents " limitants ", les philosophies du Saṃkhyā संख्या et du Vedānta वेदान्त la mettent bien en évidence lorsqu’elles présentent les Upadhi उपधि,, les voiles de l’illusion, comme des agents qu’il faut transcender pour voir ce qui est.
Dans cette perception du temps, ce dernier semble toujours cependant aller vers le futur, bien que toute notre expérience entière semble concentrée dans le présent, le fameux instant présent des sciences spirituelles. Le fameux " Ici et maintenant ".

Selon les équations de la physique qui peuvent en théorie valider les voyages dans le temps, nous constatons que la logique valide celui vers le futur par les champs gravitationnels ( plus la gravitation est forte, plus le temps ralentit), mais trouve incohérence au voyage dans le passé, dans le processus des actes et de leur conséquences. Là encore, nous tombons dans la problématique de la théorie du karma et du principe des causes et effets.

On peut tirer ou non la flèche que nous ajustons, mais ne pouvons rien sur celle déjà tirée.

" Ainsi donc, dans un gratte-ciel, les habitants du rez-de chaussée auront la sensation de vivre le temps plus lentement que ceux du dernier étage ".
Qu’en est-il du yogi assis au sol en immobilité parfaite ?

" Les champs gravitationnels des trous noirs de milliards de fois plus forts que celui de la terre permettraient ainsi à un voyageur qui les approche de ralentir considérablement le temps au point que nos cinquante ans sur terre seraient une ou deux heures pour lui. "

Est-ce à dire que l’immobilité au sol du yogi favorise entre autre un ralentissement imperceptible du vieillissement ? Associé à bien d’autres techniques énergétiques, elle y contribue.

" Ce que la physique présume comme des trous de verre, seraient des portes vers le passé qui relieraient à la fois un espace à un autre mais aussi un moment à un autre".


Cependant, la seule justification d’être dans le futur, rend impossible le changement dans le passé de l’acte qui nous a crée et qui existe déjà.
Peut-être un simple voyage à titre de visite pourrait cependant avoir lieu !

" Un épisode connu sous le nom de " mystère du Petit Trianon" pourrait illustrer cela.
Le samedi 10 août 1901, deux jeunes Anglaises, Miss Moberly et Miss Jourdain, visitent le château de Versailles. Vers cinq heures du soir, elles sont dans le parc et cherchent à se diriger vers le Petit Trianon. Longeant un mur, elles trouvent une petite porte qui leur permet de pénétrer dans l’ancien domaine de la reine et, dès qu’elles y sont, elles ressentent aussitôt une impression bizarre. « Nous eûmes l’étrange illusion, raconta plus tard Miss Jourdain, de marcher dans un rêve. Les arbres, les feuilles, le paysage ne nous parurent plus naturels ; tout prit l’aspect rigide et figé d’une tapisserie ».
Les deux touristes croisent des personnages étrangement vêtus à la mode du XVIIIe siècle. Elles tentent même d’échanger, sans grand succès, quelques mots avec certains d’entre eux et finissent par apercevoir, un peu plus loin, une femme inconnue ressemblant étrangement à Marie-Antoinette. A cet instant, un jeune homme à l’aspect d’un valet de pied, les conduit à une autre petite porte qu’elles franchissent, regagnant le parc du château en ayant alors l’impression de se retrouver dans le présent et la mobilité naturelle du décor.

Cette aventure intrigua Albert Einstein qui, visiblement, s’intéressait beaucoup plus aux phénomènes mystérieux que ses disciples voulaient bien le dire. Selon lui, une scène du passé, qui s’est déroulée en 1789, appartient en 1901 au présent d’un observateur situé à cent douze années-lumière de Versailles (1901-1789)… et au futur pour un observateur situé au-delà. La seule difficulté reste de savoir rationnellement comment cette contraction de l’espace-temps a pu se produire en 1901 pour des observateurs terrestres. "


Les réminiscences et ressentis sur des lieux inconnus, indépendamment du fait qu’on les attribue à des anticipations du cerveau, pourraient être les indices d’une réalité du temps.

Le voyage dans le temps, s’il relève d’une théorie spéculative d’un point de vue scientifique, est un concept familier de certains grands yogis. Dans son livre, "Autobiographie d’un yogi", les retrouvailles du maître Babaji avec son disciple Lahiri, dans une autre carnation, sont des témoignages revendiqués comme réels.
Dans la pensée tantrique chamanique Bouddhiste des lamas tibétains, ces concepts sont de même familiers.

Malgré tout cela et pour le commun des mortels, nous sommes ramenés au constat suivant : le fil du temps semble œuvrer dans la direction du futur. C’est ce qu’on appelle la flèche du temps.

" Nous vivons donc dans un univers où le temps a une direction, alors que l’espace n’en a pas, puisque nous pouvons allez de Paris à Tokyo ou de Tokyo à Paris. Mais nous ne pouvons pas aller du présent vers le passé ou inversement. Les lois de la physique étant des équations descriptives des lois de l’univers, elles peuvent très bien logiquement et en théorie, inverser la flèche du temps. Mais le réel semble irréversible. Il nous faut donc prendre en considération les lois de l’entropie.

L’entropie concerne les lois du désordre et du hasard. Il y a une tendance générale de l’univers à évoluer de l’ordre vers le désordre. Si vous prenez un livre bien organisé dans sa numérotation et sa reliure, et qu’ensuite vous le dispersez à tous vents, l’entropie fera retomber les feuilles dans une totale désorganisation. Alors qu’il n’y a qu’une seule façon d’atterrir en ordre, il y a une infinité de façon pour le livre de retomber dans un désordre. Dans la vie de tous les jours, les choses évoluent donc de l’ordre vers le désordre. Le désordre augmente donc au fil du temps et partout, nous disent les physiciens. "
Après tout, le destin d’un verre n’est-il pas d’être brisé ?

" Tous les états ordonnés apparaissent évoluer vers le désordre et semble indiquer cette flèche du temps. Autrement dit, la nature semble évoluer vers un désordre toujours croissant. Mais les conditions initiales de l’univers et du big-bang y sont déterminantes.
Si on observait le film de l’univers à l’envers, on le verrait remontant le temps jusqu’à l’origine, et se reconstituer vers un ordre contracté, immensément compact, là ou il n’y a plus d’espace ni de temps, puisqu’en totale potentialité. "

" C’est le Bīja बीज la graine, la semence, le Bindu बिन्दु des yogis ".

" La structure d’ordre est le tout début de l’univers, le big-bang, il y a environ 13 milliards 700 millions d’années. Tout ce qui s’est passé par la suite, n’a fait que mettre la flèche du temps en marche et en mouvement, créant la complexité des univers à partir d’une fabuleuse énergie emmagasinée au départ et qui en se détendant, n’a cessée de se désorganiser en se complexifiant. Non seulement le désordre s’accroît sur la poussée d’origine, créant une expansion de l’univers, mais cette expansion s’accélère. Cela induit que les éléments qui constituent l’univers, s’éloignent de plus en plus les uns des autres et de plus en plus vite, au point que dans sa projection dans un lointain futur, d’ici un milliard d’années, toutes les galaxies lointaines auront été projetées hors de notre vue. "
Nous retrouvant au milieu du néant sans aucun repère, le ciel sera vide du passé de nos étoiles.

Notre préoccupation de la fin du temps, particulièrement ce soir, jour fatidique annoncé par les Mayas, n’est pas le problème, mais la notion d’espace-temps aura probablement perdu toute sa signification dans un lointain futur.

Revenons à notre vie présente, et aux mutations auxquelles nous pouvons assister.
Si nous observons l’évolution de notre société, nous ne pouvons pas nous empêcher d’y retrouver les parallèles décrits plus haut, bien sûr replacés dans son contexte. Aujourd’hui, la vie de nos contemporains s’accélère, elle se complexifie, les voyages accessibles au plus grand nombre changent la notion espace-temps, l’accès à l’information en temps réel aussi. Ce ne sont pas que des mauvaises choses, mais elles peuvent présenter un côté sombre. De même, la dispersion du noyau familial, la distanciation à l’autre, la solitude dans la foule, l’ individualisme poussé à outrance, sont des constats qui inquiètent. Chacun veut sauver sa peau dans ce brouhaha.

Le stress et la pression sous lesquels les hommes se retrouvent de nos jours, les propulsent malgré eux dans cette flèche du temps, qui à échelle infinitésimale, œuvre déjà dans son accélération.
Les mutations du cerveau quant à l’apprentissage et la fixation du savoir sont déjà constatés. Aujourd’hui, un internaute ne mémorise plus le savoir mais l’adresse de ce savoir, puisque ce savoir est accessible en temps réel. Les facultés visuelles et les aires visuelles avec la gestion de l’information changent la structure neuronale. Cependant, le raisonnement et l’acquisition de la connaissance ne sont pas augmentés, seulement changés. Cette rapidité consumériste du savoir et de la gestion du temps risque de " superficialiser" notre traversée et notre compréhension des phénomènes de la véritable nature.
De plus, la place du virtuel et les nouveaux comportements additifs de consommation de ce virtuel rendent la perception du réel encore plus erronée et illusoire.
Nous mutons ! bien ! mais comment ? vers le désordre et le chaos ?
Certains pensent que l’ordre est un concept de fermeture " autoritariste " et le désordre, un concept de liberté ? La nature parle d’elle-même. Le chaos n’est pas structural. Le chaos est anarchique.
Pour extraite une perfection du chaos, il faut une volonté créatrice.

Nous retrouvons cette anarchie dans le domaine de la santé. L’évolution des techniques de soins a bien du mal à enrayer la maladie la plus anarchique qui soit, à savoir le cancer. Ce dernier touche de plus en plus de monde malgré une hygiène et une espérance de vie optimisée.
Pourquoi aujourd’hui, nous souffrons de cette accélération ?
Pourquoi nos anciens sont " has been " plus vite que leur ombres, aux yeux des jeunes générations ?
Tout " vertiginise " notre homme contemporain, en le laissant à un moment donné, derrière lui-même.

Il a bien du mal à suivre ! Si par ses connaissances intellectuelles et technologiques, il a su développer des outils qui vont très vite, le système éducatif a omis de développer chez lui ses outils intrinsèques, à commencer par les outils de sa perception. Avant de développer des instruments d’extension à nos organes de la perception, il serait fondamental de développer d’abord nos organes des sens. Un très grand potentiel dort chez chacun d’entre nous. Le yoga développe les sens en leur donnant une expansion psychique et non technologique. Il les appelle les "Jñānendriya ज्ञानेन्द्रिय ", les organes de la connaissance. Pour les maîtriser, il est capable de les retourner vers l’intérieur pour les centrer tout comme les optimiser vers l’extérieur, comme des radars.

Développer les organes des sens et les instruments de prospection technologique en même temps, eut été une excellente chose.
Aujourd’hui, il y a un énorme décalage entre les rythmes biologiques de l’individu et l’exigence du monde et des outils de sa gestion.

La vie, dans nos sociétés contemporaines, agrémentée du confort et des moyens matériels, n’en reste pas moins une épreuve de survie violente pour le cœur et l’esprit.
L’être fondamental y est mal mené, et les relations y sont plus souvent traumatisantes que lumineuses. L’autre, instrumentalisé, instrumentalise !
Ce grand décalage dans la flèche du temps entre nos avancées intellectuelles et le non développement de nos autres outils, crée des mutations rapides dans le cerveau au détriment du cœur et de l’âme.

le temps qui coupe les ailes de l’amour de Van Dyck

"Le temps coupant les ailes de l’amour de Van Dyck"


Le yogi quant à lui, a regardé si longtemps le ciel de ses ancêtres, a ralenti le monde en lui pour voir les univers, qu’il sait que la source, la lumière d’origine dont il est issu et vers laquelle il retourne, contient les germes de la connaissance du monde.
Il sait que le silence et la méditation, l’intériorisation, ralentissent sa flèche du temps, et lui permettent d’en comprendre sa direction et son sens. Il a la connaissance de la Śakti शक्ति, cette énergie qui anime la nature manifestée et il en réalise l’expérience directe. Il en connaît la source. Il en connaît sa luminosité.

Le yogi voyage par le mental et ses équations internes sont d’ordre cellulaire. Il relie l’espace et le temps en reliant son corps et son esprit.

Tout ce qui relève de la pratique du yoga n’est pas étranger aux faits exposés par la physique d’aujourd’hui. Une telle résonance entre le savoir millénaire et ésotérique des initiés et le discours cartésien scientifique confirme que le savoir yoguique est bien un chemin de la connaissance, et que ce qui reste à être validé par la science, l’à déjà été par les sages.

Je voudrais pour finir, vous citer un aphorisme sur le temps, qui m’affectionne particulièrement.
Il est dit, que :
"Donner à temps, c’est donner deux fois".


"Régulus-en partance de W.Turner"
" Le temps de partir...ou partir à temps..."



Hari om tat sat
Jaya Yogācārya

Bibliographie :
"propos sur la liberté-les yogas sutras de Patañjali" de S.S.Satyānanda.
"Le film de Randall Mac Lory, la magie du Cosmos"
"Rédactionnel, commentaires et réflexions" de Jaya Yogācārya.

Pour finir, en ce jour de prédiction, une fenêtre sur la danse des heures :

©centre Jaya de Yoga Vedanta ile de la Réunion

Messages

  • Avez-vous entendu parler de la théorie MEGA - Modèle d’Espace Granulaire Animé ? Cette théorie trouverait sa place en amont de la Relativité et de la Mécanique quantique et semble prétendre pouvoir les unifier. Et elle est, curieusement, assez simple.
    Elle explique la gravitation, et conteste l’existence de la matière noire.
    Elle justifie le spectre du rayonnement cosmique sur la base d’une interprétation de la loi de Planck ne faisant pas appel aux probabilités.
    Elle propose une interprétation nouvelle de E=mc².
    Tout ce qui y est dit serait vérifiable. Site : www.KbJ-Modele.fr

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