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"L’intention du Poussin"

Conférence donnée par Jaya Yogācārya en cours de méditation du vendredi 6 mars 2020

Mon fidèle élève et chercheur spirituel Philip, m’a envoyé une vidéo proposant d’un point de vue astronomique, une « Plongée dans l’infiniment grand de l’Univers » et qui l’aurait renvoyé à l’état de témoin.

Puis il conclut son mail par une citation que je partage avec vous à mon tour et qui dit ceci :

Moïse a dit : "Tout est loi" ,
Jésus a dit : "Tout est amour",
Marx a dit : "Tout est lutte des classes",
Rockfeller a dit : "Tout est à vendre",
Freud a dit : "Tout est sexe",
Enfin... Einstein est arrivé et a dit : "Tout est relatif !".

Cette citation humoristique, outre le fait de son efficacité, m’a de suite renvoyée à mes préoccupations habituelles concernant la pratique yoguique et son rapport au réel ainsi qu’à une ancienne de mes conférences.
J’ai donc répondu à mon cher élève :
« N’oubliez pas cher ami que le yoga a mille ans d’avance ! ».

voir conf " Mille ans d’avance"

Que voulais-je dire en lui rappelant cela ?

Je voulais lui dire que le yoga et la pensée quantique ont beaucoup de points en commun et que l’approche millénaire du réel, du point de vue yoguique, garde sa cohérence et reste d’actualité face aux nouvelles approches scientifiques.
Au regard des dimensions spatio-temporelles vertigineuses de cet univers, des plus petites aux plus grandes - pour le moins que l’univers n’ait lui même pas d’âge car étant infini - mille, deux mille, quatre mille ans d’avance en terme d’éveil de la conscience humaine sur les compréhensions scientifiques d’aujourd’hui semblent bien sûr des nombres dérisoires.

Yoga et science relèvent tous deux d’une démarche intuitive.
Toutefois, parler de conscience humaine d’un point de vue spirituel est bien différent que d’en parler du point de vue scientifique.

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L’outil principal scientifique, sans vouloir le réduire, touche au processus analytique de l’intellect pour corroborer ses intuitions et ses observations.

Pour le yogi, l’approche intuitive du réel est faite par des outils physiques ( pratiques yoguiques) et intellectuels (philosophies pointues, métaphysiques), mais aussi par d’autres instruments que sont les facultés énergétiques mentales et psychiques.

La compréhension de la réalité appréhendée par les Ṛṣi ऋषि, aussi fantastique et inaccessible qu’elle le fut au commun des mortels, n’a jamais été fondamentalement démentie par le discours scientifique. Elle fut cependant très souvent reléguée par lui comme connaissance appartenant au plan irrationnel et magique.
Aujourd’hui, cela est en train de changer, ne serait-ce que par l’émergence des neurosciences qui mettent en évidence les facultés de l’esprit dans son aptitude à agir sur la matière, ce que le yoga connaît depuis longtemps.

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Si la démarche scientifique et rationnelle a nécessité une lente maturation et a émergé tardivement, le lien qui unit les théories d’ A.Einstein, de M.Planck, les théories récentes des super-cordes et la théorie M avec le yoga millénaire, est cet état de témoin, cet état d’observateur du réel.
Mais plus encore, c’est cette faculté de décrypter le réel afin de pouvoir agir sur lui.

L’observateur que fut le yogi ancien, ne put s’appuyer que sur les outils naturels, ceux de son propre organisme et ceux de la nature, pour développer à une époque sans radars, sans sondes et sans microscopes, la compréhension du réel et les facultés pour agir sur lui.

En affirmant « Tout ce qui naît, naît nécessairement d’une cause  », Platon induisit le "principe de cause à effet" qui permet d’expliquer un phénomène ou un évènement.
L’être humain a toujours eu le désir de savoir, a toujours éprouvé le besoin de connaître la réalité. Ce que les Ṛṣi ont observé et qui relevait de la démarche intuitive, obéissait forcément à ce principe de causalité, bien avant Platon.
Mais la particularité qui touchait les hommes anciens était ce rapport à la nature imprégné de sacré.
Dans ce monde moins compréhensible que celui d’ aujourd’hui, l’homme primordial dut négocier avec respect, car probablement avec crainte, avec la nature. Il considérait cette dernière comme le Pouvoir Premier.

L’homme contemporain, aveugle et sans crainte, s’autoproclamant centre de la nature, semble avoir oublié le véritable pouvoir et la dimension de cette dernière.

Fort de ses découvertes et de sa mobilité, ce dernier a basculé dans l’exploitation de cette nature comme simple matière brute devenue accessible à l’échelle planétaire.
Au vu des constats dramatiques d’aujourd’hui, ne pourrait-on penser que la nature a révélé à l’homme ancien ce qu’elle ne révèlera jamais à l’homme outrecuidant moderne ?

Loin de moi de vouloir faire ici de la mauvaise épistémologie, et comme disait un de mes enseignements, H. Huitric, artiste numérique, de « l’ épistémobylette... »

Le but n’est pas non plus de culpabiliser l’homme contemporain des mauvais choix de ses ancêtres en terme d’évolution, mais simplement d’indiquer sa difficulté à corriger suffisamment le tir pour éviter aujourd’hui qu’il aille vers sa propre extinction.
La nature est majestueuse et reprendra toujours ses droits.

Si le monde est infini, il est alors inobservable dans sa globalité et la démarche scientifique dépendra toujours de sa limitation expérimentale du moment.

Dans cette observation d’un univers dont les dimensions nous échappent, le regard cartésien ne peut échapper au vertige de l’insondable et est renvoyé de ce fait brutalement vers cette notion d’absolu, de conscience immuable qui soutient cette manifestation.

Le regard cartésien bascule dans la question existentielle par la seule limitation de sa compréhension.

Le yogi ancien, de par son approche empirique et intuitive, a de suite compris la limitation de ses outils de connaissance ( corps, esprit, mental, organes des sens, etc. ). Tout en les optimisant à son humble échelle et en se hissant au-dessus du commun des mortels par des facultés « extra-ordinaires », il n’a jamais perdu de vue la nécessité de focaliser son travail d’ici-bas vers la compréhension de ce qui sous-tend cette manifestation, à savoir l’absolu.

Sa démarche fut donc la transcendance par la vénération et la sublimation envers cette manifestation et cet absolu qui en est la cause.
La compréhension globale put alors être appréhendée, et elle le fut par les outils du sensible.
Le yogi considérant que la manifestation repose sur l’interaction de l’ Énergie Śakti शक्ति et de la Conscience Śiva शिव, comprit que seule leur fusion permet la transcendance vers un seul état, l’état de supra-conscience assimilé à cet absolu immuable sans qualité.

Ce qui est exaltant dans le yoga comme dans la pensée quantique, c’est que l’univers est sans cesse en recréation.
Rien n’y est figé. Rien n’y est prédéterminé, pas même votre destin.
Les postulats de la physique quantique s’accommodent avec l’immense variété des possibles manifestations. Outre le fait que les micro-objets peuvent prendre l’état de particule ou d’onde selon l’observateur, on a pu expérimenter qu’ils anticipaient le moment de l’observation et changeaient d’état avant le temps T de l’observation.

C’est dans les années 1985 que René Peoc’h, un jeune scientifique français a fait une curieuse expérience.

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« Il faut savoir que si un poussin est placé auprès d’un animal ou un objet mobile dès sa naissance, celui-ci considère ce dernier comme étant sa mère. Le chercheur a donc conditionné un grand nombre de poussins afin qu’ils considèrent un petit robot électrique comme étant leur mère. Ce petit robot a été conçu pour générer des petits mouvements aléatoires grâce à un circuit électronique. En lui accrochant un crayon traceur et en le plaçant ensuite sur une feuille de papier, le robot va donc générer au hasard, des tracés chaotiques. Si on place un même poussin conditionné par le même robot, dans une cage à une certaine distance du robot, celui-ci finissait par se rapprocher du poussin et cela deux fois et demie plus fréquemment que les probabilités l’avaient calculé. L’expérience fut réalisée sur plus de 2500 poussins durant 4 ans.
Quelque chose qui avait un rapport avec l’intention ou le désir du poussin pouvait influencer le circuit électronique du robot. »

Notre conscience ou notre subconscient possède des propriétés qui dépassent l’entendement , conclut le scientifique.

Le yoga connaît le pouvoir des énergies mentales, émotionnelles, psychiques depuis toujours.
En tant que science spirituelle, il a une éthique et son objectif est l’intégration de l’individu dans l’univers par l’harmonisation et l’amour. Mais il a su aussi jouer avec des plans de la réalité inaccessibles à l’homme ordinaire.

Le savoir scientifique a été obtenu par la description et l’explication des phénomènes naturels spécifiques. De nombreuses branches scientifiques se sont souvent contredites.
La nature est un Tout malgré ses apparences différentes.
Si les scientifiques tentent souvent d’unifier les contradictions, le principe manifesté de cet univers est son infinie variété d’apparences.
Pourtant, au-delà de cette infinité diversifiée, la manifestation inclut le Tout.
Le Tout est dans le Tout.
Et si j’enlève le Tout, reste le Tout !

Voilà ici, l’approche métaphysique yoguique.

Mais dans la pensée quantique, ne dit-on pas que l’infiniment grand se trouve dans l’infiniment petit et vice-versa ?

Tout est donc possible et l’observateur, qu’il soit scientifique ou bien mystique, doit saisir, qu’au-delà de ses limitations apparentes du moment, l’univers est par nature omniprésent, omnipotent, omniscient et généreux pour lui.
Seule la relation de respect et d’amour à son égard, permettra d’échanger avec lui et de créer, recréer sa propre réalité humaine.

Votre pratique yoguique vous change et vous transforme en développant chez vous des facultés insoupçonnables.
Comme le poussin, vous avez pouvoir d’agir sur votre environnement, vos relations, votre vie avec vos énergies mentales et spirituelles. Mais il faut le faire avec l’éthique spirituelle.
Vous pouvez agir de façon subtile à aider les hommes sans guide à redresser la barre et prendre des directions de vie plus nobles par votre seul exemple, votre seul Prāṇā प्राणा, sans prêcher, sans formater l’être influençable.
Seul votre état d’être suffit pour aider l’autre.
Permettre et non soumettre !

Alors, étant établi dans ses valeurs là, plus vous développerez vos facultés de concentration, de visualisation, vos énergies subtiles physiques et mentales, plus vos énergies sauront atteindre leur cible, pour le bien, pour le beau, pour le bon.

Comme le poussin, vous saurez faire bouger les robots et reprendrez ainsi la main sur ce nouveau monde qui risque bien d’échapper à un plus grand nombre.
Hari om tat sat
Jaya yogacarya

Bibliographie :
 Réflexions de Jaya Yogācārya

© Centre Jaya de Yoga Vedanta Ile de La Réunion

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