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Le don de la Déesse

Le don de la Déesse 

Les mantras : 2e partie
Le Gāyatrī mantra : 3
Les marmas et les phonèmes

Conférence donnée par Jaya Yogācārya en cours de méditation du vendredi 2 dec 2016.

Nous étudions depuis plusieurs conférences, le célèbre et le plus sacré des mantras védiques, à savoir le Gāyatrī mantra, dit la Gāyatrī गायत्री.
Nous avons précédemment analysé sa phonétique sanskrite et le sens profond de chaque syllabe, puis son sens métaphysique et spirituel.
Nous avons vu ensuite son rôle dans le rituel Upanayana उपनयन ainsi que la représentation anthropomorphique sous les traits des différents aspects que peut prendre la Déesse Gāyatrī lors de son invocation. Cette représentation figurative représente l’aspect dit « grossier » du mantra, bien qu’il n’en soit pas moins important. Le mantra prononcé étant quant à lui, le plus élevé.
Nous allons voir ce soir un nouvel aspect de la Gāyatrī Sādhana साधन, à savoir son aspect énergétique sur le corps.


Les maîtres du Mantra Vidyā मन्त्र विद्या ( la science sacrée des mantras), savent que les mots prononcés par les différentes parties du corps telles la bouche, la gorge, le larynx, la langue, les dents, les lèvres et la racine de la langue, activent des centres énergétiques internes très puissants. Au cours de la parole, l’émanation du son grâce au système nerveux, poumons, sang, cerveau, agit sur un réseau de centres physiologiques subtils dans les différentes parties du corps et exercent une sollicitation sur un réseau de glandes. Les yogis savent que certaines énergies spécifiques sont cachées dans ces glandes. Le système des sept Cakras चक्र liés à la Sushumna सुषुम्ना est bien connu, mais il existe plusieurs autres glandes dans le corps qui seront de même sollicitées par ces pratiques. L’énoncé de certains mots, a selon les ṛṣi ऋषि, un impact sur ces différentes glandes et les stimulent. Les mantras ont été composés sur ce principe énergétique.

Il y a vingt-quatre lettres dans le corps principal du Gāyatrī mantra (vingt huit en tout avec l’invocation de départ). Elles sont liées à autant de points correspondant à des glandes, plexus nerveux ou circulatoires situés dans le corps. En les stimulant, cela permet d’activer et d’éveiller des potentialités latentes.
En prononçant le Gāyatrī Mantra, « l’outil musical du corps subtil, Sūkṣmaśarīra सूक्ष्मशरीर, » du pratiquant commence à jouer, résonnant sur ces points physiques, créant des ondes sonores qui affectent des éléments importants des corps énergétiques et mentaux. Ce sont ces impacts qui deviennent de plus en plus prononcés et tangibles par la Gāyatrī Sādhana.

Le flux sonore des lettres du Māha महा Mantra est d’une signification profonde. Les experts de la science du son connaissent les pouvoirs cachés dans le son et les résultats qui peuvent être obtenus par des vibrations subtiles.

Le son est synonyme de la création.

C’est de cette création qu’a jailli la première vibration originale à partir de laquelle va se déployer la nature manifestée, la Prakṛti प्रकृति et ses trois guṇa गुण.
Les ondes sonores des mantras créent des vibrations qui régulent cette création.
Parmi les nombreux phonèmes sanskrits, trois ondes principales Sattva सत्त्व, Rajas रजस् et Tamas तमस् relatives aux éléments de hrīṃ ह्रीं, Śrīṃ श्रीं
et klīṃ क्लीं circulent respectivement dans ces vibrations.

Les Bija-Mantras बीज, les lettres Varna वर्ण, les mots et les grands mantras émanent du champ unifié de l’énergie créatrice et sont disposés dans une séquence spécifique et en inter-relations. S’ils sont chantés ou prononcés avec la conscience de leur valeur énergétique, ils relient l’âme du récitant à la source suprême et inépuisable de l’énergie spirituelle.

Certains Tantrikas तान्त्रिक sont capables de guérir des personnes par la science des sons.
Les vibrations d’un son spécifique se répandent dans l’éther et attirent des atomes de même type, reviennent à leur origine en quelques instants, dûment chargés d’énergie appropriée qui exerce un effet curatif dans la zone ciblée.
C’est ainsi que les mantras accomplissent leurs effets.
Dans la répétition du Gāyatrī Mantra, il y activation de ce principe et stimulation de ces glandes ou points énergétiques spécifiques. Dès qu’ils sont stimulés, un chant se propage dans l’éther, prend de l’énergie dans l’univers, et revenant à la source avec son énergie augmentée, accomplit le but désiré.

La Gāyatrī Sādhana, devient ainsi une pratique spirituelle mais aussi une bénédiction physique pour le sādhaka साधक.
Ce qui rend la pratique du Gāyatrī Mantra extrêmement efficace est la confiance du récitant couplée avec la foi. Les psychologues connaissent bien le pouvoir de la confiance en soi. Le Mantra du Tantrika ne fonctionne miraculeusement sur le patient que s’il y a une foi profonde en lui. Un récitant dépourvu de foi peut prononcer le Gāyatrī Mantra des centaines de fois, mais il n’aura aucun effet.
La pratique du Gāyatrī mantra sera donc amplifiée en se concentrant sur des points énergétiques et stratégiques puissants.
Ces points sont en majeure partie les équivalents des marma मर्म de l’ Āyurveda आयुर्वेद ou des points de résonance d’organes majeurs ou de glandes majeures. Chaque syllabe sacrée particulière de la Gāyatrī sera donc liée à un de ces points.
On compte selon les textes, 107 ou 108 marmas ou points vitaux du corps humain. Les arts martiaux Indiens les connaissent bien en terme de dangerosité pour atteindre l’adversaire, mais c’est surtout l’Āyurveda qui les utilise à des fins thérapeutiques.

Les marmas peuvent être rangés en six catégories selon leur localisation dans le corps : Māṃsa मांस Marma (sur la peau / muscles), Asthi अस्थि Marma (sur les os), Snayu स्नायु Marma (sur les tendons), Dhamani धमनि Marma (sur les nerfs), Sandhi संधि Marma (sur les articulations), Sirā सिरा Marma (sur les veines).

Voici comment ils peuvent être associés à chaque phonème du Gāyatrī mantra.

ॐ भूर्भुवः स्वः । Oṃ bhūr bhuvaḥ svaḥ
तत् सवितुर्वरेण्यं । tát savitúr váreṇyaṃ
भर्गो देवस्य धीमहि । bhárgo devásya dhīmahi
धियो यो नः प्रचोदयात् ॥ dhíyo yó naḥ pracodáyāt


Oṃ bhūr bhuvaḥ svaḥ

Om - sommet du crâne : adhipati अधिपति marma ; contrôle le cerveau, le mental, le système nerveux, et bien sûr les plans métaphysiques et spirituels que nous ne développerons pas ici. Ce point s’apparente à Sahasrāra सहस्रार Cakra.
bhūr - temporal droit : Śaṇkha शंख marma ; contrôle les facultés concernant les lobes temporaux telles les fonctions cognitives, dont notamment l’audition, le langage, la mémoire, la vision des formes complexes. Aphasies, agnosies auditives, surdité verbale, confusion mentale ou états dépressifs, amnésies, crises d’épilepsie, etc .

bhuvaḥ - espace frontal : Simantaka सीमन्तक marma ; contrôle la santé mentale, l’apprentissage, l’intelligence et le sang.

svaḥ - temporal gauche : Śaṇkha marma*, idem.

tát savitúr váreṇyaṃ

Tat - point intersourcilier : Sthapani स्थापना (sthapana) marma ; contrôle, le Prāṇa प्राण, le mental, le système nerveux et l’hypothalamus. Il s’apparente à Ājñā आज्ञा cakra चक्र.
sa - coin externe de l’œil gauche Apanga अपंग marma ; contrôle la vision et le stress.
vi - coin externe de l’œil droit Apanga marma, idem.
tur - derrière et en dessous de l’oreille gauche : Vidhuram विधुरम् marma ; contrôle l’ouïe et le port de la tête ( stabilité des vertèbres Atlas et Axis).
Va - derrière et en dessous de l’oreille droite : Vidhuram marma idem.
re - le nez et les deux points aux coins des ailes droite et gauche qui se réunissent au bout du nez : Phana फण marma (2 points) ; gèrent l’odorat, les sinus, les oreilles et le stress.
ni - le point au-dessus des lèvres : Shringataka सिंघाड़ा marma ; gère les yeux, les oreilles, le nez, la langue, et les nerfs.
yam - le creux du menton Shringataka marma, idem. ( En fait, ils sont 4 points du même nom et le dernier est intérieur, vers le palais. C’est ce point qui est sollicité par Khecarī Mudrā खेचरी मुद्रा.

bhárgo devásya dhīmahi

bhár - base de la gorge : Nilā नील marma ou ( nīladhamanī marma)
s’apparente au viśuddha cakra विशुद्ध avec le Manya मान्य marma.
Il gère la thyroïde, la rate, le foie et le sang.
go - plexus cardiaque : Hridayam marma हृदय मर्म, marma majeur qui s’apparente à Anāhata अनाहत cakra. C’est un point charnière des Prāṇa, du cœur, de la conscience. De graves dommages à cet endroit là , tels des problèmes cardiaques, circulatoires, des états de choc peuvent vite entraîner la mort. Il s’apparente à Anāhata cakra.
de - pectoral droit au-dessus du mamelon : stána-rohita स्तनरोहित marma, va être sollicité dans les prospections des seins, du thymus, des problèmes du grill thoracique.
Mais il reste un marma secondaire. La zone haute du pectoral droit peut être par contre appréhendée en terme de poumons, pour la polarisation énergétique des organes "poumons-rate".
va - pectoral gauche, au-dessous du mamelon : stána-mūla स्तनमूल marma. Il concerne l’artère pulmonaire et les bronches. D’un point de vue de la zone basse du pectoral gauche, on peut l’appréhender par l’organe du cœur en terme de polarisation énergétique "foie -cœur".
sya - bas du ventre au dessous du nombril : Nabhi नाभि marma ; gère la vascularisation, la gestation, le feu digestif. Il s’apparente au Maṇipūra मणिपूर cakra et son grand foyer émotionnel primaire et vital.
Dhī - liver cakra, le chakra du foie : c’est un chakra mineur mais qui intervient dans la polarisation énergétique, "foie-cœur" ou "rein-foie".
ma - spleen cakra , le chakra de la rate : chakra mineur qui intervient dans la polarisation énergétique, "rate-poumons".
hi - pubis : Basti बस्ति marma équivalent du Svādhiṣṭhāna स्वाधिष्ठान cakra ; il gère les fonctions urinaires, la pituitaire, le système hormonal et les gonades.

dhíyo yó naḥ pracodáyāt
dhi - haut du trapèze droit : Amsa (ou ansa) हंस marma, sont avec le gauche, les points de stress par excellence. Il gère tous les problèmes de nuque, les problèmes cervicaux, la migraine, etc. Les trapèzes sont les muscles à responsabilités, et si douloureux chez nos contemporains, voire plus encore chez les sédentaires et bureaucrates.
yo - haut du trapèze gauche : Amsa marma, idem.
- pli interne du coude gauche : Kurpara कूर्पर marma. Il permet de gérer les maladies du foie, de la vessie, de l’œsophage, de l’estomac, du pancréas, de la rate et du diaphragme, du diabète, de l’hépatite, etc.
naḥ - pli interne du coude droit, Kurpara marma, idem.
Pra - 2 points possibles ; 
soit :
kurchashira कूचसिरा marma, va se trouver quant à lui sur le point extérieur de l’intérieur du poignet. Ce point est utilisé pour les insomnies, l’anxiété, la peur, etc. Il calme fortement l’esprit, redonne le tonus, agit sur les problèmes émotionnels et mentaux et améliore les capacités intellectuelles.
Soit :
Maṇí-bandha मणिबन्ध marma. Ce point est situé à l’articulation intérieure du poignet et est utilisé pour réguler les troubles mentaux et les niveaux de stress.
cho - poignet gauche : 2 points possibles, idem, kurchshira ou mani bandha marma.
da - 2 points possibles ; 
soit :
kṣipra क्षिप्र marma à la jonction index-pouce dans la partie charnue.
Ce marma est utile dans les malades de la région de l’épaule, le triangle antérieur du cou et dans les maladies comme la spondylose cervicale, amygdalite, thyroïde, dysphonie. Chez les patients de l’érotisme excessif, activer ce marma diminue la libido. Cependant il est important de ne pas faire de stimulation excessive du marma car cela peut l’endommager. Il est une aide précieuse en cas de maux de dos.
Soit :
talhridayam तलहृदयम् marma au centre de la paume de la main gauche. Il permet de contrôler les problèmes de cœur, d’hyper et d’hypotension, les crises d’épilepsie, les blessures, l’inconscience et les états de choc. Il est donc un point fragile et très important.
Yat - 2 points possibles, idem, skṣipra marma ou talhridayam marma.

Ainsi donc Gāyatrī stimule des points vitaux dans le corps auxquels sont attribuées des qualités divines que nous verrons ultérieurement.
La déesse fait don de sa protection par le fonctionnement de ces subtiles énergies divines et les transformations qui en découlent.

C’est le résultat d’un processus bien organisé scientifique de croissance spirituelle. la Gāyatrī Sādhana est basée sur une solide base scientifique et énergétique.

Les marmas sont des centres sensibles qu’il est judicieux de ne pas solliciter tous les jours.

Nous allons donc à présent répéter mentalement le Gāyatrī mantra en mémorisant les points et leurs phonèmes respectifs afin que votre Gāyatrī Sādhana s’éclaire et vous illumine de plus en plus.

Hari om Tat Sat
Jaya yogacharya

Bibliographie :
"Ayurveda, secrets of helaling" de Maya Tiwari aux edts Motival Banarsidass Publishers-Delhi
sources web :
"-file :///Users/jaya/Desktop/GAYATRI%20dossier/Marma%20chikitsa.html"
 étude comparative et commentaire - sources personnelles de Jaya Yogācārya.

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