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Mṛdutā

Mṛdutā
Conférence donnée par Jaya yogācārya en cours de méditation du vend 27 nov 2020

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Dans ce nouveau monde où l’outrecuidance d’un grand nombre d’hommes est à son point culminant, il nous faut apprendre à devenir ou redevenir gentil.
Mṛdutā मृदुता, la gentillesse, est un des kāla काल du Soma cakra सोम चक्र sur lesquels les aspirants yogis en Kriyā क्रिया ont eu à travailler.

Pour devenir gentil, faut-il encore réaliser que nous ne le sommes pas, ne l’avons pas été ou ne l’avons pas été assez !
Je ne vais pas faire là de la morale, je vais parler d’énergie et de force d’équilibrage.

L’objectivité de la perception de soi-même est souvent masquée par les couches d’Ahaṃkāra अहंकार l’égo, et l’égo est relatif. Grossier chez un être primaire, il sera subtil chez un être raffiné. Il n’en restera pas moins l’égo.

Du haut de ses certitudes, l’homme contemporain que nous sommes, doué de connaissances mais dénué de sagesse et qui en impose à autrui, devient parfois dérisoire aux yeux d’un observateur silencieux et conscient.
Au vu du destin sacrificiel de notre chair, nos prétentions égotiques sont parfois grotesques.

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Sommes-nous conscients de ces prétentions en nous ?
Sommes-nous conscients d’un observateur extérieur potentiel ?

L’état d’observateur intérieur que nous pouvons développer en nous dépend de notre niveau de conscience et de la maturité spirituelle acquise. Nous y travaillons depuis des années pour la plupart d’entre vous ici présents ce soir.

Mais un observateur extérieur ! Qu’entendons-nous par là ?

L’univers, supra-conscient et absolu est l’observateur par excellence à la fois extérieur à nous-même mais aussi intérieur lorsque nous l’avons réalisé en nous.

A l’échelle de notre interaction avec les autres, dans notre réalité quotidienne, il peut y avoir parfois un observateur extérieur, ne serait-ce que celui plus avancé que vous sur le chemin spirituel et que vous croisez à votre insu.
Il n’est pas forcément là où vous le croyez et plus votre égo est fort, moins vous le verrez.
Il peut être quelqu’un de discret sans les signes ostentatoires de certains pratiquants spirituels ou yogiques, toute prétention pouvant devenir un excès !
Il peut être un être simple et de bon sens apte à vous révéler des grandes vérités.
Il peut être celui qui vous prendra la main et vous relèvera de votre chute.
Il peut être votre mère, votre père, votre frère.

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Bien sûr, la plupart des gens n’ont d’intérêt que pour eux-mêmes et ne sont pas dans l’attention de l’autre.
Les hommes ordinaires ne perçoivent ainsi qu’une partie infime de ce que vous exprimez et ne sont pas à l’affût de vos ressentis sensibles et pudiques.
Seuls les proches ou les véritables amis sont aptes à cela ! Et encore, pas toujours !
Mais de même, nous sommes souvent incapables de déceler les émotions subtiles d’autrui.
Nous pouvons même blesser involontairement, par des reproches, des ordres, des désirs, nos proches, nos amis, des êtres qui parfois n’ont rien demandé et ne vous montreront pas la blessure que vous venez de leur faire.

Tout le monde ne réplique pas haut et fort !

Nous avons souvent oublié les injures que nous avons faites à autrui, surtout si nous ne les avons pas remarquées.

A.Desjardins disait : « les injures qui nous ont été faites, nous les avons gravées dans la pierre et celles que nous avons faites, nous les avons gravées dans le sable. »

Nous oublions beaucoup des périodes de vie, d’actes négatifs que nous avons faits. Nous ne nous en souvenons jamais parce que notre attention n’a pas été attirée sur eux.
Nous nous en sommes facilement dédouanés.
Et c’est ainsi que nous pouvons oublier des actes ou des paroles nuisibles récentes ou anciennes, celles d’il y a huit jours, d’un mois, de vingt ans, que nous avons faits, parce que cela nous gêne, nous met mal à l’aise, ravive un conflit avec une part de nous-même, parce qu‘une part de nous-même a besoin d’oublier.

Mais le chercheur spirituel en quête de la vérité, doit accepter d’être face à lui-même.
Que nions-nous sur nous-même ?
Nous devons parfois ouvrir la porte de nos mécanismes inconscients.

Les actions ou mots accomplis dans le passé, il y a un mois, six mois, dix ans, ont crée un oubli en nous. Le chercheur spirituel, engagé sur le chemin, sait la nécessité d’entreprendre une action pour réparer cette ancienne action que nous tentons de nier ou d’oublier parfois pendant des années.

La culpabilité est à bannir en vous, mais pas la réparation !

Être gentil, c’est donc réparer notre inconscience du passé envers ceux que nous avons offensés.

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Être gentil avec celui qui vient, c’est prévenir des offenses que nous pourrions encore faire à l’insu de notre bonne volonté.

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Laisser derrière soi, dans le passé des actes non réparés, c’est entretenir les justifications des lignes de vie sur lesquelles nous sommes aujourd’hui.
Si vous désirez changer ces lignes de vie présentes pour les améliorer, alors il vous faut agir sur ce passé.
Tout contentieux en suspend est un potentiel en excès qui interdit le retour à la tranquillité et l’harmonie, aussi bien physiques, mentales ou émotionnelles.

Or c’est dans l’immobilité et la neutralité que la conscience suprême, absolue, peut s’exprimer en vous.

Une grande loi naturelle est celle des forces d’équilibrage qui tentent d’équilibrer tout potentiel en excès.

« Toute action fait lever en face d’elle une réaction de force égale et opposée.
Ceci se fait dans tous les domaines, du plus grossier au plus subtil afin de revenir à un état soit antérieur, soit d’équilibre. Ce principe des causes et des effets est un processus complexe et diversifié qui œuvre par d’ innombrables interactions.
Comme c’est un processus intense, les chaînes d’actions et réactions sont nombreuses et le processus de création étant à l’œuvre en permanence, les résultats de l’équilibre ne sont pas forcément immédiats ou perceptibles dans votre vie présente mais ils sont effectifs. »

C’est ce que affirment à la fois les yogis anciens, A.Desjardins au XX°S et le physicien contemporain Vadim Zeland.
Ils disent tous la même chose.
Les lois des forces d’équilibrage relèvent du grand principe de la cause et de l’effet.

Ainsi donc, retrouver en soi l’équilibre et le silence, l’harmonie perdue ou perturbée par un événement négatif, par un passage à une ligne de vie chaotique, nécessite de retrouver une zone de neutralité où il n’y a plus ni charge positive, ni charge négative, où il n’y a plus de différence de potentiel.

Voici un exemple :
vous empruntez de l’argent : action. Vous le remboursez : réaction. Conséquence : vous revenez à l’état antérieur et vous êtes en paix.
Vous empruntez mais ne remboursez pas : rien n’a annulé la première action et une tension demeure en vous qui demande un retour à l’immobilité. 
Si vous voyez que vous ne pouvez pas rembourser, cela vous gêne et vous oublierez ce que vous devez.
L’énergie négative de ce contentieux restera en vous et alourdira votre charge.
C’est ainsi qu’il y a beaucoup de personnes qui vivent sain, mangent sain, pratiquent, mais un mal être et des pathologies sont toujours là et inexpliqués.

De la même manière, vous n’éviterez jamais des réactions de l’extérieur qui viendront à vous. Des critiques, des rejets, des gens qui ne veulent plus vous voir, sans aucune raison apparente.
Cela charge nos existences et nous empêche d’être Unifié avec tous et chacun.

Si ces critiques à votre égard ne sont pas objectives, restez unifié avec vous-même en observateur calme et ne donnez aucunement votre énergie à ces réactions de rejet de la part de l’autre.
Observez de préférence le déséquilibre que cela crée chez l’autre qui rejette.
Après tout, son incompréhension ou ses jugements le privent de votre valeur.
L’autre est perdant.

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Si ces critiques sont fondées, prenez conscience du processus de l’action et de réaction des forces d’équilibrage.

  • soit vous pouvez agir pour corriger la situation par un acte courageux, vrai, telle une excuse, une reconnaissance de vos erreurs, une démarche généreuse de service,
  • soit vous gardez le poids de ce contentieux et vous l’oublierez. Vous renforcerez ainsi le poids de votre existence. Il pèsera alors dans vos tentatives d’être en parfaite tranquillité et unifié avec l’Univers.

La quête de la vérité pour soi-même nécessite de regarder ce qui n’est pas à jour dans notre cœur.

Si vous rêvez de tranquillité et de sagesse, vous devez soulever le voile sur les factures impayées, les contentieux du cœur non réglés, vos actes de fuite, vos omissions, vos mensonges, vos jugements de valeurs, vos ragots, vos fuites, vos trahisons et cesser de nier ce qui vous gêne.

En remboursant vos dettes morales, matérielles, n’en contractez pas d’autres !

Sur terre, il y a des innocents et d’autres prêts à vous manger tout cru.
Inutile de se comporter comme le plus grand nombre.
Nous ne pourrons pas demander au monde d’être gentil, il ne le sera jamais !
Nous ne pourrons pas changer le monde entier, mais nous pouvons changer notre propre réalité.
L’Univers nous offre la possibilité de refaire en permanence notre propre monde en corrigeant ou réajustant nos comportements.
C’est ainsi que nous pouvons matérialiser un avenir plus clément pour nous-même, un avenir plus léger et adoucir celui des autres.

« Dans l’Univers, il y a tout en potentiel et il y a surtout ce qui vous est réservé personnellement. C’est votre droit, votre laisser-passer, l’autorisation qui vous a été délivrée d’avoir la possibilité de créer votre propre réalité », nous dit V. Zeland.

Je ne suis pas en train de vous dire ce que vous devriez être, ce qu’il faut faire, qui il faut aimer. Je ne suis pas en train de vous dire que la réalité est rouge ou bleue.
Nous devons faire attention dans notre langage à éviter les « Il faut, tu dois, tu devrais ! ».

Je suis en train de vous dire que vous pouvez être le créateur de votre réalité.
Si vous voulez qu’elle soit égoïste, individualiste, bruyante, violente, chaotique, faites de ces attributs votre monde et votre monde sera à leurs images. Ces énergies grossières et instables sont facilement disponibles car elles sont nourries par un plus grand nombre.

Si vous voulez que l’on soit gentil avec vous, respectueux, aimant, réservé, devenez-le et votre monde sera nourri par ces énergies délicates.

Hari om tat sat
Jaya yogācārya

Bibliographie :
 « La voie du Cœur » d’Arnaud Desjardins aux Edts de la Table Ronde
 « « Les pommes tombent du ciel » de Vadim Zeland aux edts Exergue
 Commentaire et adaptation par Jaya yogācārya

Messages

  • Chère Jaya Yogacaria,
    Vous n’êtes pas gentille. Vous êtes un puits de science, une érudite. Si l’un de vos élèves s’endort sur le tapis vous lui donnerez un bon coup de bâton pour lui apprendre les bonnes manières, et c’est bienveillance, et c’est bonté de coeur.
    Jésus disait "nul n’est bon sauf un seul : le Père des lumières éternelles".
    Vous avez accès à la lumière et, bien que n’étant pas cette lumière, vous la transmettez. Quiconque reçoit cette lumière doit la chérire et abandonner la gentillesse qu’on lui demandait lorsqu’il était enfant pour faire preuve maintenant de discernement et s’entraîner à la droiture et à la justice pour que ce monde soit bon. Car si les êtres éveillés ne pratiquent pas la justice, qui le fera ? En tout cas pour ceux qui inter-agissent encore avec le monde. Celui qui est au delà des affaires du monde n’a que faire de justice puisque tout est bien.
    La gentillesse dont vous parlez s’insère dans un contexte karmique que l’occident ignore. En occident le terme "gentil" est ou devrait être réservé à l’enfance (absence de discernement) car quand il concerne l’adulte, il se teinte de niaiserie. La gentillesse n’est pas une qualité spirituelle.
    Le chercheur spirituel est en quête de vérité, c’est donc un philosophe quels que soient son école et ses maîtres. A quoi pourrait servir la vérité si ce n’est pratiquer la justice pour soi et pour les autres lorsque c’est possible.
    Le Christ disait aussi " laisser venir à moi ces petits enfants car quiconque n’est pas comme un de ces enfants n’aura absolument pas part au royaume des cieux."

    Bien sincèrement.

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