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L’oeil de la Clairvoyance

« L’œil de la clairvoyance n°1 »

Conférence de Jaya donnée le vend 14 fev 2014 en cours de méditation


L’œil de la clairvoyance

En cours de Kriya yoga niv3, nous sommes arrivés pour certains au cent-unième cours, et j’ai abordé avec vous à cette occasion le fameux sixième chakra, à savoir l’Ajna Chakra. Ce chakra possède de nombreux noms tels que le Brhûmadhya, (le point inter-sourcilier), le Divya chaksu (l’œil divin), le Jnana chaksu (l’œil de la connaissance), le Netra chaksu (l’œil de la clairvoyance), le Trtiya chaksu (le 3ieme œil), et enfin le Shiva chaksu, l’œil de Shiva.

Ce chakra est aussi parfois appelé Bindu. Le mot bindu symbolise ici son grand pouvoir d’énergie concentrée et attractive. Cela fait référence également à son point de résonance lunaire qu’est le Chandra chakra, à l’arrière de la tête.


Les textes vous diront que lorsque l’Ajna chakra est percé, apparaît une lumière intense. La légende de Shiva parle de cette flamme qui sort de son front et avec laquelle il contrôle et détruit les trois mondes, le Triloka ( Bhur Bhuvah Svah). Ces mondes, sous-terrain - terrestre - céleste sont analogues aux plans physique, astral et causal.

Ce point inter-sourcilier est donc le confluent (Triveni) des trois nadis que sont les trajets énergétiques principaux et symbolisés par les trois fleuves sacrés ; Parushni ou Ganga pour Ida nadi, Yamuna pour Pingala nadi et Saraswati pour Sushumna nadi.
Aux temps Védiques, le fleuve sacré Saraswatî, asséché aujourd’hui, était l’axe vital de cette civilisation.
De tous les fleuves et rivières de l’Inde d’aujourd’hui, sept sont considérés comme particulièrement sacrés. Des pèlerinages permanents avec des temps forts que sont les Mela (rassemblement de foule) se déroulent sur leurs rives aménagées de ghats (escaliers) comme à Haridwâr ou à Vârânasî par exemple.
Ces sept rivières sont le Gange, la Yamunâ, la Saraswatî, l’Indus, la Godâvarî, la Narmadâ et la Kâverî.

Le chakra Ajna aux deux pétales porte les lettres Ha et Ksa, mantras respectifs de Shiva et Shakti.
Le couple Shiva-Shakti est étroitement uni dans ce chakra. L’énergie semble ici être arrivée à son point extrême.
Il n’en est rien.
La brisure de Brhu (Brhubedha) et son dépassement ( Brhusepa), permettent d’accéder à la fameuse libération spirituelle.

Il n’y a pas lieu ici de décrire les techniques avancées permettant cela puisqu’elles relèvent d’un enseignement direct. De façon générale, nous dirons que le processus consiste à envoyer l’énergie vers le Brahmarandra, la porte de Brahman dans le dernier chakra au sommet du crâne.
Pour ce faire, il faut maîtriser l’espace intérieur du crâne appelé le Kha, (kha venant d’Akhasa l’espace, mais aussi en référence à Kapal, le crâne).

L’Ajna est donc le centre de commandement, celui de la pensée et de la lumière.
Il est lié au système hypothalamus-hypophyse-pinéale. Il gouverne l’intellect mais aussi le mental qui, en s’ouvrant, se connecte au-delà du réalisme et passe du rationnel à l’intuition supérieure. Son pouvoir de clairvoyance en fait un centre très réceptif des énergies subtiles. Il est en outre le centre de réalisation du Tripura, à savoir la maîtrise et fusion des trois pouvoirs de la shakti ; Iccha Shakti l’énergie de la volonté, Jnana Shakti celle de la connaissance et Kriya Shakti celle de l’action.

Ce chakra frontal est un siège important de la Conscience.

Il est le siège de commandement du système nerveux, de la cognition et du raisonnement intellectuel. Il en assure en tous les cas le fonctionnement.
Mais la conscience supérieure quant à elle va bien au-delà de Manas (le mental) et de Buddhi l’intellect.

Ajna est aussi appelé « l’oeil de l’intuition » Prathiba (intuition) et ce n’est pas pour rien.
En effet l’individu passe par cette porte pour entrer dans une dimension astrale, psychique, voire divine de la conscience.
Le centre inter-sourcilier est donc le canal permettant de recevoir ou de pénétrer l’essence fondamentale du réel.

Nous recevons en fait du cosmos, du divin, de la conscience supérieure, une idée ou un germe.
Ce germe ou cette idée pousse alors en nous en descendant plus ou moins bas par les chakras inférieurs pour y être validé selon le plan de conscience de ces derniers.

Un exemple de ce processus est décrit par Daniel Briez dans son livre « La science des Chakras ».
Il prend l’exemple de l’inspiration de Léonard de Vinci connu pour sa grande inventivité et entre autres, sa machine à voler.

« L’auteur estime que dans un premier temps, L. de Vinci reçut une intuition divine, par l’intermédiaire du chakra frontal en ces termes : « L ’homme peut voler ! ».

Cette révélation descendit ensuite sur le chakra de la gorge, où la prise de conscience de la faisabilité et l’affirmation orale se firent par l’exclamation «  L’homme va voler !  ».
Descendant ensuite sur le plexus cardiaque pour valider cet idéal en le prenant à cœur, De Vinci mit en place mentalement les plans de la réalisation.
Pour donner la puissance à ce projet, il nécessita de puiser dans l’énergie du feu du désir du chakra solaire.
Puisant ensuite dans la créativité du Swadhisthana chakra sexuel, il commença à choisir les matériaux et dessina les plans. Se plaçant enfin dans la réalisation matérielle du chakra racine, il matérialisa de ses propres mains la première maquette. »

Le plan subtil ou cosmique - pour celui qui y est attentif et sensible - nous dynamise de l’ intérieur en nous transmettant des impulsions de création.
L ’éveil spirituel peut nous donner accès à ces informations.
Si cela est perçu par un chercheur spirituel, un artiste ou un humaniste, alors les créations seront en accord avec les plans du divin et seront profitables pour la communauté humaine.

Si un individu doté d’une brillante intelligence par un Ajna actif dès la naissance, n’est pas en accord avec les plans divins, alors ces créations peuvent être à double tranchant. Seul le recul de l’histoire dira si elles étaient judicieuses pour l’avenir de l’humanité.
L’ Ajna dans ce cas-là n’est qu’en partie éveillé. Il est au service de l’intellect et de l’égo.
C’est un Ajna qui n’a pas toute sa dimension spirituelle.

Lorsque l’Ajna chakra est actif spirituellement, il devient le maître intérieur.
Mais avant ce stade, l’Ajna relie un aspirant au guide spirituel en étant le pont qui permet la passation mentale, psychique, intellectuelle et énergétique.

Lorsque l’Ajna devient actif, le chercheur spirituel sent le phénomène par des facultés qui s’imposent à lui, telles une plus grande intelligence, un mental plus rapide, de la clairvoyance, de l’intuition, du discernement (le fameux Viveka).

Mais il lui faudra comprendre la nécessité d’affronter une étape supérieure.

Imaginons en effet que nous soyons au bord d’une falaise, et qu’une voix intérieure nous dit d’avancer. Toutes nos peurs viscérales et l’instinct de survie feront que nous n’avancerons pas.
La voix réitère et nous dit « avance ».
Seule notre foi en nous-même et notre confiance dans le chemin spirituel peuvent nous permettre d’avancer. Bien sûr, cela est une métaphore.
Le chercheur spirituel n’a pas d’autres choix que d’avancer.
S’ensuit alors à cette étape là, non pas une chute mais un saut.
Le grand saut qualitatif dans une autre perception de la réalité.

Ce n’est pas par un effort de volonté que l’aspirant va se mettre dans cette situation. Ce n’est que lorsque la maturité de l’éveil de la Shakti (l’énergie), la maturité de la conscience et de l’intellect seront prêts au terme d’une sadhana (pratique spirituelle), que la situation se présentera à lui.

C’est cela le changement d’énergie dans le plan frontal.

De même qu’il y a un grand saut qualitatif du passage des émotions primaires de Manipura (le chakra du ventre) à Anahata (celui du cœur), de même il y a un grand saut qualitatif d’Ajna vers Brahmarandra, le sommet du crâne.
De même que le plexus laryngé est relié au plexus sacré, de même l’Ajna est relié au chakra du feu, Manipura en terme d’égo.
L’ego qui agit dans Manipura est un égo primaire, violent. Mais l’égo est aussi la base du développement de la personnalité, En éveillant l’Ajna, nous nous débarrassons de la volonté de l’égo primaire, de son pouvoir temporel.
Nous rentrons dans l’affirmation de notre personnalité spirituelle et intemporelle.

Ainsi donc, lorsque nous développons l’Ajna, la connaissance arrive sans l’aide des sens et de l’intellect.
C’est l’intuition supérieure.


Ce centre est celui de la perception extra-sensorielle où de nombreux pouvoirs se manifestent. Il valide ceux de Vishuddha, que sont l’élocution, la mémoire, la créativité, l’improvisation, la télépathie, en rajoutant les siens tels que la clairvoyance, l’intuition supérieure, la connaissance intrinsèque de la non dualité, la perte de l’illusion. Il développera de même la conceptualisation, la visualisation précise, l’indépendance et enfin un intellect rapide et pénétrant.

Le Rudra granthi, le nœud associé à cet endroit-là et qui entrave la montée de l’énergie (kundalini) concerne à la fois dans un premier temps les justifications intellectuelles soumises à l’illusion et à la dualité de la pensée ordinaire. Dans un deuxième temps, le Rudra Granthi concerne l’attachement que les pratiquants ont envers les pouvoirs obtenus, les siddhis.
L’évolution spirituelle ne pourra progresser à ce stade là que si cet attachement est lui aussi abandonné.

Ainsi donc curieusement, l’éveil de ce centre nous fait dépasser le monde rationnel qu’il maîtrise pour laisser l’univers se manifester sous formes d’énergies, de courants de pensées, de transferts d’énergies que nous sommes capables de canaliser.
Derrière le plan matière, une multitude d’univers se révèlent.
Le discours scientifique nous rejoint enfin.

Nous entrons à ce moment-là en contact avec l’énergie des voyants, des guérisseurs, des maîtres spirituels. Possédant une grande capacité de méditation et de concentration, toutes les expériences mystiques sont à leur portée.

La connaissance coule enfin librement.

C’est le lieu où les connaissances finissent et où commence La Connaissance.

Nous pourrions longuement encore disserter sur ce sujet tant le transfert de la conscience à cet endroit là est un processus complexe. Et c’est ce que nous ferons dans des enseignements ultérieurs.

Dans le processus évolutif spirituel, il y a de nombreuses étapes qui permettent l’accès à la connaissance. Ces étapes provoquent des modifications profondes des modes de pensée.
"Le désir de la connaissance, le désir de liberté, le désir du bonheur, le désir de faire son devoir, la maîtrise du mental par la dissolution du chagrin, l’élimination de la peur dans le plan matériel, la disparition du doute par la conscience du Soi", sont ces étapes sur lesquelles la méditation et le yoga travaillent, nous dit D.Briez.

L’éveil de l’énergie dans les chakras correspond à la montée de cette échelle et de ses plans de modifications.
Mais l’escalier est abrupt.

A vous donc de grimper.


Hari om Tat Sat
Jaya Yogacharya

Bibliographie :
« Kundalini, le serpent primordial », d’Agnès Shuddha, aux edts Guy Trédaniel.
« La science des Chakras », de Daniel Briez, aux edts de Mortagne.
« Les Chakras et l’initiation » de Michel Coquet, aux edts Dervy.
« Kundalini Tantra » de Swami Satyananda Saraswati, aux edts Swam.
Commentaires et adaptation de Jaya Yogacharya.

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