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Êtes-vous prêt ?







Conférence du vendredi 6 juin 2014 donnée par Jaya en cours de méditation.



Êtes-vous prêt ?

Dans le cheminement spirituel, l’éveil de la conscience est un processus long et délicat.
Il nécessite un travail constant et un engagement. Être un chercheur spirituel n’est pas le lot de n’importe qui et cela implique une discipline, une grande détermination dans la poursuite de la connaissance.
Cela nécessite, en tous les cas, de cesser de vivre de façon superficielle.

Beaucoup de personnes vivent à la surface de leur être.
Ils vivent au niveau des sens physiques, ignorant bien souvent le potentiel de la conscience qui est en eux. Les sens ne constituent que la périphérie de l’être. En tant qu’organes de la connaissance, ils sont nécessaires à appréhender le monde extérieur et les objets du monde.
Mais ce qui est votre centre, c’est la conscience, et les sens par lesquels votre conscience s’extériorise, se trouvent en périphérie. Quant au monde, il est hors de vos frontières.
Au centre est donc la conscience, à la périphérie sont les sens, à l’extérieur de vous sont les objets du monde.
Le corps est donc situé au milieu, au croisement de la conscience et du monde extérieur. A partir du plan physique, nous pouvons nous diriger soit vers l’extérieur, soit vers l’intérieur.
Les sens sont des portes qui permettent d’entrer ou de sortir.

Un maître zen disait que l’illumination intérieure et le monde se situent à égale distance.
Ils se trouvent de part et d’autre de la porte des sens, l’un et l’autre finalement très proches, mais dans des directions opposées.
Ainsi, bien que l’illumination nous semble inaccessible, elle n’est finalement pas plus loin que ne l’est le monde à l’extérieur de nous.
Ainsi, ce soir, la distance de mon centre à moi-même et la distance de vous à moi seraient donc les mêmes.

La vie nous attire toujours vers l’extérieur, ne serait-ce que pour subvenir à nos besoins. C’est une nécessité. Nous en sommes dépendants. Notre énergie est tournée vers cette dépendance.
Mais si nous n’avions pas besoin de cette dépendance pour survivre, nous pourrions libérer une grande énergie.

Jacques Linard
Les cinq sens, 1638
Huile sur toile


L’itinéraire intérieur est le moindre des soucis chez la majorité des gens.
Pourquoi ?
Parce qu’il n’y a pas de besoin intérieur.
Il n’y a pas de manque intérieur, tant qu’ils ont à manger, à boire, un toit, l’argent, un mari ou une femme.


La démarche ou la quête ne peut venir que lorsqu’il y a un manque. Elle n’arrive que lorsqu’il y a la nostalgie du Centre.

Le cheminement commence lorsque le monde extérieur ne suffit pas à donner un sens à l’existence.
Ce qui déclenche cette nostalgie du centre de soi-même, c’est la prise de conscience que nous sommes éphémères.

La mort est présente en chacun de nous depuis la naissance et elle n’enverra pas de faire-part. Elle ne concerne pas uniquement l’autre, elle nous concerne.

Regarder en face cet inéluctable fait qui nous attend, savoir vraiment que nous allons mourir, permet à notre esprit de basculer dans la quête de l’essentiel.

Le travail, l’argent, la maison, ne sont que des moyens qui nous permettent d’aménager le temps qui nous est donné en attendant cet événement.
Remettre l’idée de notre mort à un évènement flou du futur, c’est une façon de se persuader que nous ne mourrons jamais.
C’est-là une preuve d’un grand manque de conscience et une immaturité certaine.
Si vous avez le courage de regarder cela en face, alors naîtra en vous le désir de la quête, la nécessité de trouver la vérité, de trouver votre vérité profonde et le pourquoi vous êtes-là, dans ce film de l’existence.
Ce refus de voir l’évidence chez le commun des mortels l’amène à donner à sa vie des sens de convenance, des buts artificiels. Tant d’objectifs successifs nous animent pour avancer dans l’existence, maison plus grande, jardin plus beau, une autre femme, un autre travail, un autre maître... Nous avançons à tâtons pour assouvir ce qui n’est pas encore réalisé.
Le chercheur spirituel doit savoir identifier si ce qu’il rêve d’accomplir a un sens réel ou si une fois de plus, il risque de gaspiller son temps et son énergie à des choses de peu de valeur.
Les sages vous diront que rien dans le monde extérieur ne vous épargnera la souffrance. Être tributaire de ses biens, de ses amis, de son image sociale, de ceci, de cela, alimentera toujours la souffrance.
Dans votre élaboration de votre personnalité, posez-vous la question si vous êtes un vrai chercheur spirituel ou si vous êtes quelqu’un qui se raconte des histoires pour donner un sens à sa vie ?

L’être qui sait contempler en face son inéluctable fin, qui sait rendre son énergie libre des dépendances extérieures, et qui enfin sait apprendre les leçons de l’existence, est le chercheur prêt à recevoir la connaissance.
Apprendre jusqu’à la fin de sa vie, sera le credo du chercheur. Si vous tardez trop à comprendre vos erreurs, que vous les réitérez, que vous n’en faites pas la synthèse pour avancer, alors vous ne sortirez jamais de la roue infernale du monde.

Si vous n’êtes pas capable d’apprendre les leçons de la vie, alors vous n’êtes pas aptes à recevoir l’enseignement spirituel. Vous n’êtes pas un chercheur.

Dans mes cours avancés, je n’ai aucune illusion sur votre degré de conscience. Lorsque je vous prépare et vous donne des clés, il y a en vous une large marge où tous les degrés de la maturité ou de l’immaturité spirituelle viennent s’exprimer. Il ne suffit pas que nous ayons les clés, il nous faut grandir intérieurement pour savoir les utiliser.
Vous désirez ardemment l’illumination et n’êtes pas prêts pour la mort.
Vous désirez ardemment savoir, mais ne faites pas les efforts nécessaires pour apprendre.
Vous désirez ardemment expérimenter, mais vous préférez le divertissement à la pratique assidue.

Contempler la mort sans peur, trouver le sens profond à votre existence et apprendre sans relâche, sont les qualités nécessaires pour recevoir la connaissance.

Le monde extérieur est donc bien là. Il ne s’agit pas pour vous d’y renoncer comme l’ont fait certains ascètes. Le renoncement leur appartient.
Nous savons que ce monde extérieur alimentera sans cesse le désir et que ce dernier ne connaît jamais de limite ni de satisfaction.
Cette extraversion de l’énergie gouverne le monde.

Les désirs des hommes s’accroissent sans cesse et plus ils les encouragent, plus ils fleurissent. Ils ont voulu la lune, et ils l’ont eue ! Peu importe les moyens pour apaiser ces désirs, ces derniers continueront à foisonner.

Le chercheur spirituel qui vit dans ce monde-là peut y mener toutefois une vie joyeuse.
Comment ?
En y faisant l’expérience de la fraternité. Si en lui, la connaissance intérieure
existe, alors il verra le monde extérieur comme l’incarnation du divin. En comprenant que les autres sont aussi l’expression de ce divin, à des niveaux différents de conscience, et qu’eux aussi sont dans l’accomplissement du mieux qu’ils peuvent, alors il trouvera en lui la compassion nécessaire.
Sans être naïf, il lui faudra faire confiance aux bons sentiments de l’autre,
c’est-à-dire, établir déjà intérieurement l’état de confiance en lui-même, sans quoi cela sera fort risqué.voir article l’état de confiance
.

Les enseignements vous le rappellent sans cesse.
Considérer que le monde est différent de son Soi, de son âme, est la cause de notre illusion. Le monde est le jeu de l’énergie, de la Shakti primordiale. Il en est son corps.
Nous sommes quelques-unes de ses cellules, et en tant que telles, nous sommes conscientes.


Le chercheur spirituel doit se rendre libre de la servitude de l’illusion. Cette illusion qui crée chez le commun des mortels, la notion de séparation, de peur, de soumission au karma, à la causalité, à la dualité.
Souvenez-vous des trois impuretés ou malas qui existent en chacun de nous et qui doivent être ôtées par la pratique spirituelle.

 Anava mala, la notion que nous sommes imparfaits ;

 Mayiya mala, la notion d’être séparés dans la dualité ;

 karma mala, la loi de cause à effet de nos actions.

Maintenir la compréhension juste est la sadhana, la pratique spirituelle.

Un pratiquant qui développe des facultés de connaissance et d’action va comprendre qu’elles sont des manifestations d’une conscience libre. Cette conscience libre est celle du divin. Le chercheur devient à son tour libre. Cette conscience est partout, au-dedans au-dehors, présente dans tous les objets et toutes les créatures, subtilement et éternellement.
Cette conscience, le yoga l’appelle Siva.

Pour certains, vous avez monté graduellement l’échelle qui vous amène aux portes de l’Ajna chakra. C’est-là que ne fait que commencer la fusion de Siva-Shakti.
Vous avez gravi cette ascension en partie physiquement, intellectuellement, et émotionnellement. Mais la nature de votre pratique et de votre engagement est encore bien loin en conscience et en réalisation. La puissante Shakti est encore endormie et rêve pour beaucoup d’entre vous dans les chakras inférieurs. Là, la Shakti prend la forme de la belle Kakini, ou de Lakini et elle est toujours en train de séduire le beau Ishana ou de détourner l’attention du terrible Braddha Rudra (voir les attributs iconographiques des chakras solaire et cardiaque).

Les seules techniques mêmes les plus puissantes, ne pourront pas vous monter vers les sommets de votre être si vous ne travaillez pas à développer les qualités spirituelles nécessaires.
Ces qualités sont : la conceptualisation, la visualisation précise, le discernement, la persévérance, l’intelligence vive, la largesse de l’esprit, l’amour, l’acceptation, la dévotion, le respect, et surtout la soif inaltérable de la connaissance, le désir d’élévation, le désir de fusion avec le sens profond de l’existence.

Le désir lui-même deviendra une entrave, car il est une contracture mentale.
Il vous faut donc mûrir patiemment pour arriver à parfaire, préparer ce moment, où vous saurez ne plus attendre, ne plus vouloir, tout en étant établi à l’endroit juste. Alors la dimension spirituelle, l’enseignement spirituel du guide pourra œuvrer en vous et en profondeur. Vous serez prêt à recevoir ce qui vous est donné.

En attendant, attelez-vous à votre tâche, à votre cheminement, mais pratiquez avec joie et un cœur libre.

Les graines que je sème en vous attendent la bonne saison de votre être pour mûrir, éclore, la bonne écoute, la juste compréhension.
Quant à votre amour, votre travail, votre fidélité, ils sont aussi, pour moi, votre guide, le fertilisant de mon courage et de ma détermination.
Quelle joie de pouvoir œuvrer ensemble, à notre maturation.

Hari om tat sat
Jaya Yogacharya





Bibliographie :
« Le secret des Siddhas » de Swami Muktananda aux edts G.Trédaniel.
 
« Les secrets de Shiva » de Osho Rajneesh aux edts Le voyage intérieur.
« La science des Chakras » de D.Briez aux edts de Mortagne.
Commentaire et adaptation de Jaya Yogacharya.

Messages

  • Bonjour Jaya,
    Votre courage et votre détermination forcent le respect.
    Apprendre, apprendre, encore et toujours, jusqu’à la fin est une véritable quête pour certains d’entre nous. Trouver SA vérité et donner un sens profond à sa vie, oui, c’est le chemin. Nous voyons bien dans la vie de tous les jours où sont nos limites. Ces limites qu’il nous faut repousser sans cesse chaque fois que notre sens de la fraternité est mis à mal, que notre équanimité "s’effiloche" devant l’injustice, l’incompréhension... Que le chemin est rude parfois, mais il est porteur de tant de joie.
    Prenez soin de vous.
    Claire

    • Nous sommes si fragiles sur le chemin de la vie. Celui qui reconnaît sa propre fragilité, trouvera sa force et l’humilité pour recevoir les clés façonnées par les anciens.
      Nous sommes nantis de recevoir le savoir millénaire. Nous sommes les enfants de nos maîtres et ne seront les maîtres de nouveaux enfants, que lorsque nous saurons ne plus vouloir l’être.
      Chère élève, merci d’être dans la quête, et d’en saisir la résonance.
      Hari Om
      Jaya

  • Bonjour Jaya
    Encore MERCI pour ces vérités qui sonnent comme une gifle à la fois douloureuse et bienfaitrice !
    Merci de nous rappeler combien il est important de se donner les moyens de nos exigences et s’y tenir !
    Merci de nous rappeler nos prétentions ! Nos manquements ! Notre impatience ! ...
    Le chemin est long, voire infini, et souvent aride ! Mais c’est le chemin de la vie, le chemin que nous avons choisi ! Et nous avons la chance de vous avoir à nos côtés ! D’être accompagnés par un guide qui nous montre la voie du courage et de la détermination.

  • Merci pour ces paroles lumineuses et métaphoriques ... Il y a des saisons plus arides que d’autres mais vous êtes toujours là pour semer à nouveau, nous donner de précieuses clés dont parfois nous ne trouvons pas la porte ... Grâce à votre enseignement nous continuons à "cultiver notre jardin ".

    • Développer la qualité du tropisme du tournesol est l’attitude spirituelle, à savoir chercher d’où vient la luminosité, se tourner vers elle et s’y maintenir. Ainsi les graines pourront germer. Bien à vous chère amie. Jaya

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