Un mental rapide
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La maîtrise des organes sensoriels (jnana indriyas) s’obtient par la pratique du samyama sur les cinq aspects de chacun d’eux, à savoir :
– leur faculté d’outil de connaissance : ils rapportent la connaissance du monde phénoménal extérieur.
– leur nature physiologique et anatomique.
– la manière dont notre individualité leur permet d’agir : nos filtres physiques, sociaux-culturels, esthétiques, etc.
– leur interaction avec un ou plusieurs des autres organes sensoriels.
– leur rôle dans notre existence tant dans leur aspect d’instrument ordinaire que dans l’optimisation de leur pouvoir latent.
Les Jnana Indriyas sont :
Gandha l’odorat
Rasa le goût
Rupa la vue
Sparça le toucher
Shabda l’ouïe
Le Samyama est l’ensemble des techniques progressives des trois derniers piliers des huit piliers de l’Asthanga yoga voir article sur l’Asthanga :
- Dharana, la concentration : pratique de concentration sur un support appelé le pratyaya. Le pratyaya peut être un mantra, un concept, un support de visualisation, un principe divin. Dans Dharana, le flot de la conscience est interrompu et il y a dualité entre le méditant et le pratyaya.
- Dhyana, la méditation : étape suivante à Dharana où le flot de la conscience est ininterrompu et la dualité entre le "je" (le méditant ) et l’objet de méditation (le pratyaya) existe toujours.
- Samadhi, la réalisation : dernière étape où il n’y a plus de dualité. Le flot de la conscience est immergé par la fusion du je et de l’objet. De cette fusion découle la connaissance directe.
La maîtrise de ce Samyaya va développer trois grandes capacités bien particulières.
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- un mental rapide, Manojavitvam.
- la non utilisation des organes sensoriels en tant qu’instruments (le yogi peut voir sans ses yeux, se déplacer sans son corps).
- la maîtrise de la prakriti et de ses limitations, Vikaranabhavah
(contrôle parfait de la matière manifestée, tel que celui du corps et de son processus de vieillissement, par exemple).
- un mental rapide, Manojavitvam.
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Le développement de ces facultés induit la prise de grandes responsabilités.
En effet, si vous avez le pouvoir sur le feu, celui-ci mal utilisé peut vous consumer.
Tout se passe comme si le yogi portait alors autour de son cou un serpent venimeux.
Lorsque l’homme empli de sagesse "connaît" cela, ses pouvoirs seront utilisés pour le bien de tous.
Hari om tat sat
Jaya Yogacharya